APM MONStrueuses : Ateliers d'expérience Deux jours d’inspiration et de transformations à Mons
Les 24 et 25 septembre 2025, près de 500 dirigeant·e·s issus de 26 clubs APM de Belgique et du Luxembourg se sont retrouvés à Mons pour deux journées intenses d’échanges et d’inspiration collective. Baptisées les Rencontres MONStrueuses, ces assises ont mis en lumière l’audace entrepreneuriale, la force du collectif et l’importance de penser l’avenir autrement.
Moment fort : le grand sondage sur l’adoption de l’intelligence artificielle par les PME, mené par Jérôme Coutou. Les résultats et leurs implications font l’objet d’analyses et de commentaires par Nicolas Pourbaix, fondateur de l'agence e-net., expert IA et contributeur du e-net. lab.
Une ouverture symbolique et inspirante
Le lancement s’est voulu résolument engagé : plusieurs dirigeant·e·s ont choisi la mobilité douce, parcourant jusqu’à 90 km à vélo pour rejoindre Mons. Le décor de la première journée, le domaine du Chant d’Éole, a donné le ton d’un événement placé sous le signe de l’authenticité et de l’excellence.
C’est Xavier Goebels, Président de l’APM BELUX et contributeur au e-net. wallonie lab, qui a ouvert la convention par un message inspirant, rappelant la mission de l’APM : créer un espace unique de partage et de progrès pour les dirigeant·e·s.
Hôte des lieux, Hubert Ewbank, fondateur du Chant d’Éole, a ensuite pris la parole pour témoigner de son parcours. Son message – « oser entreprendre en Wallonie » – a résonné comme une invitation à transformer les défis en opportunités.
Regards croisés sur l’histoire, la beauté et l’entrepreneuriat
La journée s’est poursuivie avec l’intervention de Nelly Labère, essayiste et chercheuse. Elle a proposé une lecture originale de notre époque en soulignant que nous vivons des cycles, et que comprendre ces dynamiques historiques aide à mieux anticiper les transformations actuelles.
Puis, Eric Domb, fondateur de Pairi Daiza, a transporté l’audience dans son univers en mettant en avant l’importance du rêve et de la beauté comme leviers d’engagement et de réussite. Son parcours a illustré la force de la vision lorsqu’elle est portée avec conviction.
Grand sondage sur l’adoption de l’intelligence artificielle par les PME
Le lendemain, c’est au Théâtre Royal de Mons, dans une ambiance festive ouverte par une fanfare, que se sont achevées ces rencontres.
Fabrice Brion, CEO de I-care, a marqué les esprits en retraçant les grandes révolutions industrielles. Il a insisté sur l’urgence pour l’Europe de se réveiller face aux défis technologiques, et sur le rôle clé des dirigeant·e·s pour porter cette ambition.
De son côté, Jérôme Coutou, consultant spécialisé en intelligence artificielle, a mobilisé la salle grâce à un grand sondage en direct sur l’adoption de l’IA par les PME. Une initiative qui a permis de prendre la mesure des attentes et des inquiétudes réelles des entrepreneurs. Analyses par le fondateur d'e-net. et l'expert Nicolas Pourbaix.
Culture & Sensibilisation
La première partie du sondage s’intéresse à la perception de l’intelligence artificielle par les dirigeant·e·s et à la manière dont leurs équipes sont sensibilisées à cette transformation. Elle met en évidence la diversité des postures : entre scepticisme et enthousiasme, entre hésitations et mise en pratique concrète. Ces résultats offrent une photographie représentative du niveau d’acculturation des PME francophones de Belgique et du Luxembourg à l’IA.
Positionnement face à l’IA
À la question « Comment vous positionnez-vous par rapport à l’IA ? », les 273 dirigeant·e·s de PME interrogés ont exprimé des attitudes très contrastées :
-
4 % se disent sceptiques, doutant encore de l’utilité ou de la pertinence de l’IA. Ce sont les profils réfractaires, peu convaincus de la valeur ajoutée.
-
22 % se sentent bloqués : ils perçoivent le potentiel mais ne savent pas par où commencer, paralysés par un manque de compétences ou de clarté dans les usages.
-
55 % se déclarent expérimentateurs : ils testent déjà quelques outils ou cas d’usage, avec une ouverture réelle mais encore limitée par des contraintes financières ou de moyens.
-
19 % se positionnent comme innovateurs : ils intègrent déjà l’IA de manière structurée et stratégique, maîtrisant mieux son déploiement dans les processus de l’entreprise.
Ce panorama montre que la majorité des dirigeant·e·s se trouvent en phase d’exploration, avec une minorité déjà en avance dans une démarche structurée.
La majorité des dirigeant·e·s se trouvent encore en phase d’expérimentation, souvent sans cadre clair ni stratégie. Les 22 % de dirigeant·e·s « bloqué·e·s » représentent un enjeu crucial : conscients de l’importance de l’IA, ils peinent à franchir le pas. "Ce sondage révèle une fracture nette : d’un côté, ceux qui testent sans cap clair ; de l’autre, ceux qui innovent déjà avec une vision stratégique. L’urgence est d’accompagner les dirigeant·e·s bloqués, car ce sont eux qui risquent de perdre le plus de terrain face à la concurrence." analyse Nicolas Pourbaix, expert au e-net. lab. Pour progresser, Nicolas conseille aux dirigeant·e·s de se doter d’une trilogie de base : une stratégie claire, une gouvernance minimale et des premiers cas d’usage documentés. Cela permet de passer de l’expérimentation dispersée à une adoption structurée.
Sensibilisation des collaborateurs
L’autre question clé portait sur le degré de sensibilisation des collaborateurs à l’IA. Les réponses révèlent une grande disparité selon les entreprises :
-
45 % des dirigeant·e·s déclarent avoir sensibilisé entre 0 et 20 % de leurs équipes, traduisant une acculturation encore embryonnaire.
-
15 % situent ce taux entre 21 et 40 %, amorçant une diffusion plus large.
-
12 % estiment avoir sensibilisé 41 à 60 % de leurs collaborateurs.
-
8 % indiquent un niveau avancé, avec 61 à 80 % de salariés concernés.
-
Enfin, 20 % affirment avoir sensibilisé presque l’ensemble de leurs équipes, montrant un engagement global fort.
Ces résultats soulignent que si une partie des PME se mobilise activement pour préparer leurs équipes à l’IA, près de la moitié en est encore aux premiers pas.
Selon Nicolas Pourbaix, les résultats montrent une faible acculturation interne : près de la moitié des entreprises n’ont sensibilisé qu’une petite partie de leurs équipes. Cette situation crée un décalage entre les ambitions affichées et la réalité opérationnelle. "On ne peut pas construire une transformation IA durable si l’on n’embarque pas les collaborateurs. L’IA ne doit pas être un outil réservé aux dirigeant·e·s ou à quelques pionniers, elle doit devenir une culture partagée." indique-t-il. L'expert du e-net. lab suggère de lancer rapidement des programmes de sensibilisation adaptés : ateliers pratiques, formations accessibles, partages de cas d’usage concrets. L’objectif n’est pas de transformer tous les collaborateurs en experts, mais de créer une culture commune de l’IA qui favorise l’appropriation progressive.
Pour accompagner ce mouvement d’acculturation, des formats simples et interactifs existent. Des ateliers d’éveil Déclic IA, destinés aussi bien aux dirigeant·e·s et managers qu’aux collaborateurs de terrain, permettent d’amorcer la sensibilisation de manière ludique et concrète. Ces dispositifs favorisent la compréhension collective et ouvrent la voie à une adoption progressive et partagée de l’intelligence artificielle.
Gouvernance & cadre d’usage
La deuxième partie du sondage aborde un enjeu clé : la gouvernance. Adopter l’intelligence artificielle dans une entreprise ne se limite pas à tester des outils, il s’agit aussi de définir un cadre clair et des règles d’utilisation pour assurer cohérence, sécurité et alignement avec les valeurs de l’organisation. Ce sont deux aspects complémentaires sondés : l’existence d’une charte IA, qui fixe les usages et responsabilités, et la réalisation d’un audit IA, permettant d’évaluer la maturité de l’entreprise sur les plans technologique, organisationnel et humain.
Existence d’une charte IA
À la question « Avez-vous rédigé votre charte IA ? », les réponses des 273 dirigeant·e·s interrogés montrent un faible niveau de formalisation :
-
3 % déclarent avoir rédigé une charte qu’ils ont imposée à leurs équipes.
-
3 % indiquent l’avoir co-construite avec leurs collaborateurs, favorisant ainsi l’appropriation collective.
-
37 % n’ont pas encore de charte, mais signalent qu’elle est en cours de préparation ou dans leur feuille de route.
-
Enfin, 58 % n’ont aucun projet en ce sens.
Ces résultats traduisent un manque de règles encadrant l’utilisation de l’IA, ce qui peut exposer les entreprises à des dérives ou à un manque de cohérence dans les usages.
Il y a une faible formalisation des usages de l’IA dans les PME interrogées. Le fait que seulement 6 % des entreprises disposent d’une charte (imposée ou co-construite) montre que la majorité reste dans une phase non encadrée, avec des risques sur la cohérence, l’éthique ou encore la sécurité des données. "L’absence de charte IA n’est pas anodine : sans règles claires, les expérimentations restent dispersées et peuvent exposer l’entreprise à des risques juridiques, éthiques et réputationnels." souligne Nicolas Pourbaix, expert au e-net. lab. Nicolas recommande d’engager rapidement une démarche progressive de gouvernance. Cela peut passer par une charte simple et co-construite avec les collaborateurs, afin d’instaurer un cadre clair et partagé dès les premières expérimentations.
Réalisation d’un audit IA
Concernant la question « Avez-vous réalisé un audit IA (process, données, humain) ? », les dirigeant·e·s montrent un degré de maturité encore limité :
-
11 % ont déjà mené un audit IA, identifiant leurs forces et leurs faiblesses sur les trois axes clés (processus, données, humain).
-
29 % envisagent cette démarche prochainement, conscients de son importance stratégique.
-
60 % préfèrent d’abord expérimenter sans cadre préalable, repoussant l’évaluation structurée à plus tard.
Ces résultats confirment que la majorité des PME se trouvent encore dans une logique de test et d’exploration, avec une gouvernance IA en construction, voire inexistante.
Pour Nicolas Pourbaix, les résultats montrent que la maturité IA est encore faible : seuls 11 % des dirigeant·e·s ont réalisé un audit complet. La majorité préfère expérimenter avant de mesurer, ce qui ralentit la structuration des initiatives et empêche une vision globale. "L’audit IA est une étape incontournable : il permet de savoir où l’on en est, d’identifier ses forces et ses vulnérabilités. Tant qu’il n’est pas réalisé, l’IA reste perçue comme une succession d’outils plutôt qu’un levier stratégique." signale Nicolas. Il conseille aux dirigeant·e·s de mettre en place un audit allégé dès les premières phases, afin d’avoir une cartographie des processus, des données disponibles et des compétences humaines. Cette étape, même simplifiée, facilite le passage de l’expérimentation vers une stratégie durable.
Pour aider les organisations à franchir ce cap, le Diagnostic Horizon IA offre une approche rapide et pédagogique. Il permet de mesurer la posture globale de l’organisation face à l’IA, d’évaluer le niveau de gouvernance mis en place et d’identifier les fondations nécessaires pour passer de l’expérimentation à la stratégie.
Compétences & mise en pratique
La troisième partie du sondage explore la dimension opérationnelle de l’intelligence artificielle dans les PME. Elle s’intéresse aux programmes de formation, à la mise en place d’automatisations et à la veille technologique autour de l’IA. Cette catégorie permet de mesurer le niveau réel d’appropriation par les collaborateurs et d’identifier si les entreprises ont dépassé le stade des tests pour entrer dans une logique de déploiement structuré.
Programmes de formation des collaborateurs
À la question « Avez-vous prévu un programme de formation spécifique pour chaque collaborateur ? », les réponses montrent une approche très diversifiée :
-
31 % ont déjà mis en place un programme de formation adapté au métier de chaque collaborateur (RH, marketing, commerce, communication, etc.).
-
28 % considèrent que l’apprentissage se fera par expérimentation directe, sans programme structuré.
-
41 % réfléchissent encore à la mise en place d’une telle démarche.
Ces résultats traduisent une volonté de former, mais une majorité reste dans l’hésitation ou dans une approche empirique.
Si près d’un tiers des entreprises ont déjà lancé des programmes adaptés à chaque métier, la majorité reste encore dans une approche empirique ou hésitante. Cette situation risque de creuser un fossé de compétences au sein des équipes. "La formation est la clé : sans montée en compétences des collaborateurs, l’IA restera un gadget pour quelques-uns au lieu d’un levier collectif." inidque Nicolas Pourbaix. Il encourage les dirigeant·e·s à mettre en place des formations ciblées, concrètes et progressives, intégrées dans les métiers existants. Même un dispositif simple, construit autour de cas pratiques, peut avoir un impact immédiat sur l’appropriation.
Des ateliers d’expérience permettent d’aller plus loin en liant directement l’IA aux métiers des participants. Ces sessions, conçues pour comprendre, tester et adopter l’IA dans des cas concrets, aident à développer les compétences nécessaires tout en amorçant la mise en pratique.
Automatisations mises en place
Concernant la question « Avez-vous mis en place des automatisations ? », les dirigeant·e·s interrogé·e·s révèlent un stade de déploiement encore limité :
-
19 % déclarent avoir mis en place des automatisations qui fonctionnent très bien.
-
17 % en ont déjà implanté, mais reconnaissent des difficultés dans leur exécution.
-
26 % n’ont pas franchi le pas, jugeant la démarche trop complexe.
-
38 % souhaitent s’y engager ultérieurement, lorsqu’ils se sentiront prêts.
Ces réponses montrent un intérêt certain pour l’automatisation, mais également un manque de maturité technique et organisationnelle.
Selon Nicolas, les résultats montrent que l’automatisation est encore un chantier en devenir : une minorité en tire déjà des bénéfices réels, mais beaucoup perçoivent la démarche comme trop complexe. Cela traduit un déficit d’accompagnement et de partage de bonnes pratiques. "L’automatisation n’est pas une fin en soi, c’est un levier pour libérer du temps, réduire les erreurs et améliorer la productivité. Les PME doivent s’autoriser à commencer petit, avec des gains rapides, pour bâtir la confiance." souligne l'expert du e-net. lab. Nicolas conseille de démarrer par des processus simples et répétitifs (ex. reporting, suivi administratif, gestion de mails). Ces “quick wins” permettent de démontrer rapidement la valeur ajoutée et d’engager les collaborateurs.
Veille sur l’IA
Enfin, à la question « Faites-vous de la veille sur l’IA ? », les résultats sont révélateurs d’un suivi encore insuffisant :
-
23 % effectuent une veille très régulière, démontrant une approche proactive et structurée.
-
28 % suivent occasionnellement l’actualité de l’IA.
-
48 % ne pratiquent aucune veille sur le sujet.
Cette tendance illustre un manque de vigilance technologique dans près de la moitié des PME interrogées, alors que l’IA évolue très rapidement sur les plans techniques, économiques et réglementaires.
Près de la moitié des dirigeant·e·s interrogés ne font aucune veille active sur l’IA. Ce manque d’attention expose les entreprises à un risque de décrochage technologique, dans un contexte où les innovations et les réglementations évoluent très vite. "Dans un monde qui bouge aussi vite, ne pas faire de veille sur l’IA, c’est comme naviguer sans boussole. On risque de subir les changements plutôt que de les anticiper." analyse Nicolas Pourbaix. Il recommande aux dirigeant·e·s de mettre en place au minimum une veille structurée mensuelle, s’appuyant sur des sources fiables (experts, laboratoires, think tanks, réseaux comme l’APM). Cette pratique régulière alimente la réflexion stratégique et prépare l’entreprise aux prochaines évolutions.
Solution Transformation Stratégique et Digitale
Pour les PME qui souhaitent transformer cette réflexion en véritable levier de croissance, la solution "Transformation Stratégique et Digitale" permet d’aligner enjeux opérationnels et vision long terme. En associant expertise humaine et intelligence artificielle, elle aide à sécuriser la croissance, anticiper les mutations sectorielles et renforcer l’avantage concurrentiel.
Méthodologie e-net. lab
Le sondage a été réalisé durant les Rencontres APM MONStrueuses des 24 et 25 septembre 2025, auprès de 273 dirigeant·e·s de PME issus de clubs APM de Belgique francophone et du Luxembourg. Les participants ont répondu en direct à une série de questions structurées autour de trois dimensions clés :
-
Culture & Sensibilisation : perception de l’IA et acculturation des collaborateurs.
-
Gouvernance & cadre d’usage : existence de chartes et audits IA.
-
Compétences & mise en pratique : formation, automatisation et veille technologique.
Les données recueillies permettent de dresser un état des lieux représentatif de la maturité des PME face à l’intelligence artificielle en Wallonie et Luxembourg. Elles constituent une base précieuse pour identifier les leviers d’action et formuler des recommandations stratégiques.
À propos de cette publication
Cet article est réalisé par e-net. lab à partir d’éléments observés lors des Rencontres MONStrueuses 2025.
Le sondage a été animé sur place par Jérôme Coutou ; analyses et commentaires : Nicolas Pourbaix (e-net.). Cette publication est indépendante et n’engage pas l’APM ni ses clubs. Aucune prise de position officielle de l’APM n’est formulée ici.
Droits de reproduction
Les éléments de cet article peuvent être repris partiellement, à condition que le sens initial des informations ne soit pas dénaturé ou sorti de leur contexte.
Toute reproduction totale ou partielle, qu’elle soit réalisée par un humain ou utilisée pour alimenter une intelligence artificielle, nécessite la mention explicite de la source suivante :
Source : e-net. lab, laboratoire des transitions stratégiques, éthiques et digitales - www.e-net-lab.be - Sondage animé par Jérôme Coutou ; analyses et commentaires : Nicolas Pourbaix (expert-formateur e-net.).
Autres conditions liées aux droits de reproduction :
-
La reproduction ou l’utilisation de cet article à des fins commerciales, promotionnelles ou publicitaires est interdite sans accord écrit préalable.
-
Toute modification, adaptation ou traduction doit respecter ces mêmes conditions de citation et ne peut être effectuée qu’avec l’accord d’e-net. lab.
-
Les visuels, caricatures et illustrations demeurent la propriété de leurs auteur·e·s et ne peuvent être reproduits sans autorisation spécifique.
-
La reprise est encouragée dans un cadre informatif, pédagogique ou scientifique, à condition de citer la source complète.